A la mémoire de notre regretté frère Antoine Fassou POGBA

Nous venons de perdre un frère, un ami, en la personne de Antoine Fassou POGBA, décédé en Grande Bretagne, suite à une longue maladie.

Antony, comme j’avais l’habitude de l’appeler, avait la Guinée chevillée au corps. Il ressentait quasi physiquement les drames et les périodes critiques de son pays, tout comme il exultait à ses moindres succès. Il a évolué ainsi en mode alternatif sa vie durant, y compris quand il était malade.

Membre de l’Association des Cadres et Techniciens d’Origine Guinéenne (ACTOG), Antony a présidé un moment la Commission projets de cette association, lui faisant bénéficier de sa force de travail, de sa rigueur, de sa logique et de sa cohérence, comme dans tout ce qu’il entreprenait.

Technicien de haut niveau, Antony avait la pédagogie pour transmettre à ses élèves les concepts scientifiques et technologiques des plus complexes.

J’ai connu Antony en Afrique sur le chemin d’exil, dans des péripéties classiques connues pour rejoindre la France où nous nous sommes retrouvés. Je retiendrai que nous avons sympathisé d’emblée, et que nous avons été en phase sur la plupart des questions que nous avons abordées ensemble. Notamment des questions sur le système éducatif de la Guinée, sur la formation professionnelle et technique, tous des domaines de compétence et de prédilection de notre cher disparu.

Avant de fonder nos foyers respectifs, disposant alors tous les deux d’une certaine liberté dans l’organisation de notre planning, nous passions ensemble beaucoup de nos temps libres à discuter quelquefois de ces questions que nous considérions comme essentielles dans le système éducatif de notre pays pour son développement.

Nos discussions n’avaient rien d’oiseux ou futile, elles étaient plutôt structurées et denses, avec des confrontations de points de vue, particulièrement pour l’éducation. Le principe était de n’entamer une discussion que sur du concret, c’est-à-dire sur des sujets déjà mis sur papier, ne serait-ce que leurs plans. On n’avait plus alors qu’à les approfondir, à bien structurer leurs contenus. Nous finissions toujours par nous entendre sur le texte final.

Enfin, je soulignerai le caractère jovial et humain qui caractérisait notre frère et ami Antony. Je garderai toujours en mémoire nos moments de réflexion et de travail, entrecoupés de moments de franche hilarité qu’occasionnaient les anecdotes qu’il savait si brillamment raconter, avec un humour à l’anglaise, nous entraînant dans des fous rires libérateurs.

Fasse le Tout Puissant Bon Dieu, que la Terre lui soit légère, que les portes du Paradis lui soient grandes ouvertes et que son âme repose en paix.

Abou KATTY
Président ACTOG