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DE LA TRAITE DES NOIRS EN LIBYE

jeudi 30 novembre 2017, par Abou KATTY

Des images ignobles et insupportables sur la traite des Noirs en Libye, pays membre de l’Union Africaine (UA), ont été diffusées il y a quelques jours dans des mises en scène d’un autre âge apparemment non révolu.

En effet des Africains noirs ont été vendus aux enchères par des Arabes blancs comme du bétail en Libye, avec parfois la participation cupide et criminelle de certains ressortissants de l’Afrique subsaharienne à ce honteux trafic.

Ces images véhiculent le relent nauséabond de celles de la période exécrable de la traite négrière de triste mémoire. Et dire que tout cela se passe en plein 21ème siècle, comme si ce bégaiement de l’Histoire était normal et acceptable.

On entend bien les nombreux discours d’indignation qui fusent de toutes parts, ainsi que les condamnations à coups de résolutions des Instances internationales, des Sociétés civiles et autres ONG. Ils sont tous à saluer et à approuver totalement et nous les faisons, bien évidemment, nôtres.

Cependant nous maintenons que des actes d’un si haut degré d’ignominie doivent être traités de la façon la plus exemplaire et effective qui soit, avec des moyens politiques, économiques, militaires au besoin, s’agissant ici de violation flagrante de la dignité humaine.

Cela étant, quand on y réfléchit et que l’on analyse froidement cette triste « traite d ’esclaves noirs », on arrive à se demander si cela aurait pu se produire avec des jeunes Noirs ayant reçu dans leurs pays respectifs une bonne formation, un bon métier, et trouvé des emplois qui leur permettent de s’épanouir dans leur environnement et n’ont dès lors à se déplacer, en toute sécurité, qu’au gré de leur bon vouloir.

C’est le lieu de lancer, une fois encore, un appel pressant aux États d’Afrique, spécifiquement à ceux d’Afrique noire d’où viennent les jeunes mis en vente en Libye et probablement ailleurs (Algérie Maroc, Tunisie, Mauritanie, où les personnes de race noire sont généralement considérées comme des personnes de catégorie inférieure et servile), pour que ces États mettent leurs efforts dans la formation de la jeunesse, une formation surtout technique et professionnelle. Bref, des efforts dans le développement économique de leurs pays, pour créer des emplois et fixer les jeunes sur leurs territoires, limitant ainsi tout désir d’exil et enrayant la misère et la pauvreté, principales causes des départs vers l’Occident. Ils ne négligeront pas non plus la mise en place d’un bon programme de formation continue pour les adultes.

On peut penser que cela est utopique, voire insensé, mais nous persistons à croire que c’est par l’éducation et la formation que les pays d’Afrique noire pourront espérer atteindre un jour la masse critique de connaissances scientifiques et technologiques, qui leur donneront un poids économique et militaire conséquent. Ils seront alors respectés par les autres pays et la dignité ainsi que l’intégrité de leurs ressortissants le seront également. Nous n’en voulons pour preuve que l’exemple édifiant de certains pays asiatiques, avec leur fabuleux bond en avant dans divers domaines.

On notera que ces pays ont tout misé sur la formation et sur leur développement intérieur. L’Afrique noire doit faire comme eux, si elle veut se faire respecter et éviter que ses fils et filles soient rabaissés au rang de bestiaux, dans une inacceptable répétition de la « traite négrière » comme celle que nous venons de vivre.

Nous affirmons ici, haut et fort : « Union Africaine, oui, déni de la dignité de l’Homme noir, non !  »

            Pour le Bureau de l’ACTOG

            Le Président

            Dr Abou KATTY